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Prodware et la Start-up nation  

Interview en exclusivité avec

Alain Conrad

Prodware

 

by Ingrid Vaileanu 

Interview Francophone : Quel est votre rôle dans les relations d'affaires franco-israéliennes au 21e siècle et quels sont les objectifs qui vous tiennent à cœur ?

 

Alain Conrard: Comme vous le savez sans doute, Prodware est implanté dans 14 pays, dont Israël. Israël, c’est de notoriété publique, est une référence en matière d’innovation et de nouvelles technologies. Ce n’est pas par hasard qu’on la surnomme la « Start-up nation » et qu’elle attire les grands noms internationaux du monde informatique.

Notre ambition est de capitaliser sur le savoir-faire israélien pour articuler et renforcer l’innovation, qui est au cœur de notre stratégie de croissance et de développement. En effet, nous avons investi dans un programme d’incubateur de startups matures. Appelé 365x, il rapproche les deux pays en maintenant leurs spécificités, mais pour créer de la valeur au service de l’Humain et de la Société. Nous croyons fortement que les spécificités culturelles et professionnelles des deux pays proposent de belles complémentarités. Les sociétés israéliennes ont soif d’innovation, avancent vite et misent sur leur forte créativité ; tandis que les sociétés françaises, plus expérimentées, prennent le temps d’établir des business plans capables d’assurer leur pérennité. La conjugaison de ces approches est un catalyseur étonnant de création de valeur, d’innovation pérenne, en phase avec les attentes d’un marché en pleine digitalisation. Cette combinaison est également propice à des échanges commerciaux. Elle permet en effet aux startups israéliennes de trouver de nouveaux marchés en dehors de leurs frontières. Quant aux entreprises françaises comme européennes, et notamment les ETI, elles peuvent bénéficier de l’avance technologique de ces solutions, de la spontanéité et de la créativité de l’environnement High Tech Israélien. 

ETI et nouvelles technologies partagent ainsi un objectif commun : déclencher et créer des synergies créatrices et pérennes en développant de nouvelles activités commerciales audacieuses basées sur le socle des nouvelles technologies. Le tout au service de l’emploi et d’une croissance économique partagée. Ce programme est articulé autour de deux dimensions. La première est le moteur qui permet à Prodware de proposer des offres innovantes, éprouvées et porteuses de valeur ajoutée à ses clients. La seconde dimension est la création d’un nouvel écosystème de cohabitation/collaboration totalement exclusif entre ETI et startups israéliennes. Particulièrement efficace et pertinent, il est capable de créer plus de valeur que les modèles usuels.

 

Interview Francophone : Quelles sont vos meilleures expériences qui encouragent la collaboration internationale pour le développement des entreprises ?

 

Alain Conrard: L’aventure 365x est l’expérience la plus marquante. En démarrant il y a à peine deux ans, ce programme d’incubation a déjà permis de faire émerger plus de 42 startups qui proposent des solutions capables d’étoffer les standards du marché avec des technologies particulièrement complémentaires et disruptives. Parmi celles-ci, Prodware a retenu une quinzaine de solutions qui viennent enrichir notre portfolio. Nous leur apportons conseil, structure, accompagnement, stratégie go-to-market… et, via notre écosystème et notre importante base de clients, nous leur ouvrons de nombreux marchés. La prochaine étape, à horizon 12 mois, est de faire venir certaines de ces startups en France pour les faire échanger avec d’autres startups françaises et qu’elles s’enrichissent ainsi mutuellement.  Autre intérêt de ce travail collégial, faire en sorte que cette confrontation très directe et pragmatique aboutisse à des offres proches des attentes du marché européen. Enfin, il me semble également judicieux que ces équipes côtoient celles de Prodware, dans nos locaux Parisiens. L’objectif est, cette fois, de faire cohabiter de jeunes entrepreneurs avec des cadres d’horizons divers et d’une plus grande séniorité.  Ce mode de fonctionnement se révèle particulièrement efficace pour accompagner le changement de manière progressive. 

 

Interview Francophone : Comment envisagez-vous développer les collaborations franco-israéliennes ?

 

Alain Conrard: Comme vous avez pu le comprendre, un des principaux vecteurs est le programme 365x. Parallèlement à cela, après Paris, Tel Aviv est notre second centre de R&D. Une partie de nos solutions applicatives métiers y est donc développée depuis peu. Dans le cadre de notre ambitieux programme d’éditions de solutions sectorielles dédiées (Distribution/Retail, Manufacturing, Professional Services et Finance), nous comptons continuer à capitaliser sur ce double dispositif. Un autre volet concerne le renforcement de nos équipes européennes par des ressources israéliennes, très agiles, souples, mobiles et possédant une parfaite maîtrise de l’anglais. Cette mobilité est plus ou moins longue en fonction des opportunités. Elle peut aller de missions de quelques semaines à des déménagements sur des périodes de 2 à 3 ans. 

Enfin, le troisième volet – moins prioritaire, mais tout de même important - est le déploiement de nos métiers en Israël.  En quelques chiffres, notre filiale en Israël compte 125 collaborateurs et représente 8% du Chiffre d’Affaires global. Nous y proposons l’ensemble de notre proposition de valeur. Cela va du conseil aux services managés, en passant par le développement et l’intégration de solutions sectorielles et métiers.

 

Interview Francophone : Quelle est votre devise pour réussir les objectifs et aider les entreprises à réussir les leurs ?

 

Alain Conrard: Avoir des objectifs tenables, réalistes, être conscient de ses forces et faiblesses, tout en misant sur l’esprit d’équipe (le sentiment d’appartenance et de partage d’un projet réel) et, bien sûr, l’audace au service de l’innovation. L’audace fait d’ailleurs partie des valeurs Prodware.

 

Interview Francophone : Quels conseils avez-vous pour les générations du 21e siècle concernant la collaboration internationale franco israélienne ?

 

Alain Conrard: La clé de voûte est de comprendre les caractéristiques de ce marché, comme d’autres sur lesquels une entreprise a une ambition. Particulièrement dynamique et spontané, il attache peu d’importances aux éléments qui pourraient le ralentir. Cette compréhension vous permettra de ne pas être un obstacle à cet engouement pour l’innovation, tout en incorporant les éléments capables de structurer et d’assurer la pérennité des projets et des partenaires. Il est important de ne pas vouloir imposer nos modes de pensées tout en apportant du pragmatisme, des réponses et des offres très concrètes, à réelle valeur ajoutée. Il faut aussi noter que le peuple israélien « s’embarrasse moins de détails que nous ». Il est beaucoup plus direct dans son approche, mais aussi dans son attitude. Il faut donc composer avec et s’adapter, c’est un trait culturel rencontré assez fréquemment, même si l’immigration massive de ces dernières années pourrait changer, à terme, la donne. A l’opposé et, par exemple, sur le continent asiatique, il est très mal venu d’être extrêmement direct.

 

En somme, il est capital de faire preuve de souplesse, d’humilité, d’agilité. Il ne faut pas hésiter à se remettre en question. Cesser de vouloir donner des leçons en permanence est sans doute un bon début…

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