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DATA JOB, 

l'Intelligence

 au service de l'humanité  !

 

Interview en exclusivité avec

Jérémy Harroch

DATA JOB

 

by Ingrid Vaileanu 

Interview Francophone : Comment faut-il comprendre l'IA ?

Jérémy Harroch : Je pense que c’est important quand on veut comprendre l’IA de ne pas s’arrêter à la définition étymologique de chacun des mots « intelligence » et « artificielle ». Ce n’est pas tout à fait intelligent parce que c’est vrai que ça fait un peu mieux que ce que l’on avait avant mais c’est très loin de l’intelligence humaine.  Artificielle ce n’est pas tout-à-fait artificiel parce qu’en réalité, on reproduit des comportements humains en s’appuyant sur de grandes volumétries des données d’exemples. Du coup, on est dans une situation « d’artificiel » mais en effet qui a vocation à reproduire l’humain. 

 

Interview Francophone : Est-ce-que l’Etat soutient et encourage les projets innovants dans le domaine de l’IA ?  

 

Jérémy Harroch : Oui dans le discours il encourage, il soutient énormément. Oui dans les actions notamment celles liées à la BPI et à la French Tech il y a énormément de choses qui sont faites. Cependant, on est en droit de poser la question de « est-ce que l’Etat va au bout de ses ambitions ? ». Et notamment, lorsqu’Emmanuel Macron annonce un budget de 5 milliards dédiés au sujet de l’intelligence artificielle, « où sont-ils aujourd’hui ? ». 

 

Interview Francophone : Est-ce-que à cause de l’IA, on se dirige vers la déshumanisation de la société ? 

 

Jérémy Harroch :Pas du tout. Il n’y a ni un risque de déshumanisation ponctuelle au sens où les individus qui utiliseront l’IA dans leur métier ou dans leurs relations sociales en utilisant des apps, à priori sont libres de l’utiliser ou de ne pas l’utiliser et notamment le risque de déshumanisation est plus lié à l’obsession digitale qu’à l’intelligence artificielle. Ni non plus à l’échelle de l’ensemble de la société parce que si on pourrait croire qu’il y aura moins d’emploi et moins de tissu social à cause de l’IA mais en réalité je pense que l’IA est plutôt une opportunité de pouvoir réinventer un certain nombre d’emploi et donc plutôt de créer de la valeur. Toutefois, c’est vrai qu’il y a un risque plutôt important lié à l’IA qui n’est pas au niveau de l’humain mais qui est plus sur le niveau de l’Etat. Je me réfère au risque de surveillance et de l’observation des citoyens par l’Etat, comme on peut penser que la Chine est en train de le faire.

 

Interview Francophone : Est-ce que l’AI est un domaine porteur ? Comment pouvons-nous (et dans quels secteurs) profiter au maximum des avancées de l’IA ?

Jérémy Harroch : Oui l’IA est un domaine hyper porteur. Non seulement c’est un sujet qui est très chaud, mais c’est aussi un sujet qui est très récent. Il s’agit aussi d’un sujet dans lequel il y a un monde des ressources qui sont absolument gigantesques et des prévisions de volume d’activité qui sont très élevés. Cependant l’IA n’est pas un secteur par lui-même. Il s’agit plutôt d’une fonction transverse à tous les secteurs, et chaque secteur a une manière d’exploiter l’IA qui sera différent. À mon avis l’IA créera de la valeur dans tous les secteurs mais avec des niveaux de maturité qui sont très différents dans le temps. Typiquement les banques et les assurances sont plutôt en avance. Le monde du marketing et de la connaissance client que l’on peut retrouver dans le retail et l’e-commerce, sont eux aussi très en avance. En revanche, on aperçoit à peine l’émergence de l’IA dans l’industrie et dans la santé, qui tout-à-fait essaye d’avancer, mais qui est relativement en retard par rapport à ce phénomène. Enfin, il y a encore des domaines pour lesquels l’IA pourrait apporter beaucoup mais qui ne se sont pas du tout réveillés comme par exemple le secteur du bâtiment et l’agriculture. 

 

Interview Francophone : Quelle est l’avancée la plus spectaculaire dans l’AI ces derniers temps, selon vous ?  

 

Jérémy Harroch : J’ai le sentiment que ce qui est le plus spectaculaire c’est toutes les thématiques auto-complétions. Il s’agit d’une forme de discussion entre l’humain et la machine qui permet de réaliser une tâche ensemble et dans laquelle cette tâche est anticipée à chaque instant par la machine. Comme si la machine lisait dans les pensées de l’Homme, mais en fait la machine s’appuie juste sur des exemples et elle sait par avance comment l’homme se comporte. Typiquement, une des choses qui m’impressionne le plus c’est l’auto-complétions dans tout ce qui est design industriel où on voit quelqu’un qui fait une forme puis la machine comprend qu’en effet que derrière le gribouillage il y a une véritable forme qui propose quelque chose puis l’homme nuance cette chose là et puis machine directement comprend qu’en effet il y a des contraintes dans la forme et donc va orienter la forme vers non seulement une nouvelle forme mais en plus une nouvelle forme qui respecte ces contraintes. Voilà, ça c’est le genre de chose qui m’impressionne le plus. En plus parce que c’est très visuel et parce que on comprend bien en effet que dans un avenir prochain, la plupart des objets qu’on aura ne vont pas être créés exclusivement par l’homme, mais par cette discussion entre l’homme et la machine.

 

Interview Francophone : Quels résultats attendez-vous du Salon DATA JOB ? 

 

Jérémy Harroch : Le résultat principal c’est qu’il y ait des recrutements et donc qu’il y ait des candidats qui cherchent des postes. C’est qu’il y ait des exposants qui recrutent et qui ont des postes de qualité à proposer à des candidats de qualité. C’est également de s’assurer que dans un monde qui est très tendu, cette petite journée de recrutement permette de fortement fluidifier les rencontres et d’accélérer les attentes des grands groupes, ainsi que les besoins de ces jeunes collaborateurs qui souhaitent se lancer dans le marché de l’intelligence artificielle. Mon résultat principal il serait mesurable en nombre d‘embauches réalisés à Datajob. C’est un chiffre que l’on suit bien après Datajob, puisque ça ne sera que la première rencontre. Il faudra s’assurer ensuite que les entretiens aient lieu, l’évaluation des collaborateurs, une certaine phase de séduction aussi pour que l’employeur démontre par sa marque employeur, sa capacité à tirer ces talents. On souhaite derrière des projets très réussis dans l’intérêt de la carrière des collaborateurs et dans l’intérêt de la création de valeur pour les grands groups.

 

Interview Francophone : Quel conseil donneriez-vous aux jeunes qui souhaitent se lancer dans les métiers comme Data Ingénieur ou Data Scientist ? 

 

Jérémy Harroch : Pour ceux qui ont déjà un background technique et notamment qui sont ingénieurs et qui ont déjà fait des formations dédiées dans la data, j’aurais tendance plutôt à les orienter en dehors du secteur technique. Je leur conseille soit de développer leurs compétences interpersonnelles, c’est-à-dire savoir présenter, savoir négocier, savoir convaincre et évaluer les risques d’un projet. Soit, je les orienterais vers des spécialisations sectorielles notamment dans des cas d’utilisation qui les passionnent.  Celui qui aime beaucoup la finance au lieu de rester généraliste data scientist pourra devenir spécialiste des certains sujets financiers. De la même manière l’on peut faire la même chose dans les secteurs de la santé, la défense, la fraude. Tout peut être un sujet de passion. Pour ce qui concerne les profils qui sont par ailleurs pas du tout techniques et qui veulent néanmoins se projeter dans des métiers connexes à la data science ou la data engineering comme par exemple, le métier de data consultant, là je les orienterais plutôt vers le développement d’une marque personnelle. C’est-à-dire, le fait de commencer à avoir une opinion sur ce secteur là et de proposer des convictions par l’intermédiaire de réseaux sociaux, d’articles postés, de conférences ou de structuration de la pensée. Qu’ils s’intéressent un petit peu à pouvoir différencier ce qui se dit sur l’intelligence artificielle, différencier ce qui est de l’ordre de la réalité de ce qui est de l’ordre du fantasme. Àmon avis, il sera très utile pour l’écosystème et aussi pour le collaborateur qui cherche ce poste. 

 

Note : Remerciements à Katarina Fisiak de Escal Consulting pour la collaboration dans la réalisation de l’interview. 

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