THA – Le nouvel espace de conflictualité impose deux enjeux majeurs : supériorité opérationelle et souveraineté

Plus les technologies aérospatiales se développeront, plus on sera amenés à voler haut et vite. Ainsi, alors que la plupart des aéronefs écoluent dans une tranche d’altitude qui va du sol jusqu’à une vingtaine de kilomètres, au sein d’un espace aérien aujourd’hui controlé, se développent des aéronefs d’un nouveau genre qui investissenet la très haute altitude (entre 20km environ et 100km) pour tirer parti des avantages (le cas des HAPS – high altitude permanent system – principalement des ballons révélés par l’affaire emblématique dite “des ballons chinois” en 2023). 

Le Ministère des Armées francais a décidé en 2025 de publier une stratégie relative à la THA (la Très Haute Altitude) définit lors de Paris Air Show comme le nouvel “espace de conflictualité, placé dans la partie haute du milieu aérien, compris entre environ 20km et 100 km d’altitude”. Les aéronefs y manoeuvrant acquièrent, par leur altitude et vitesse, une supériorité opérationnelle, en augmentant leur allonge, leur permanance et leur survivabilité. L’objectif de souveraineté est de protéger les francais contre les menaces du milieu aérien dans un contexte ou il faut composer non seulement avec une ambiguité liée au droit international (absence de limite entre les milieux Air et Espace) mais aussi avec la capacité concrète de la faire respecter (la THA étant difficile d’acces par nature). 

Ainsi la France par son Ministère des Armée affirme son ambition vis-à-vis de ses compétiteurs en mettant en avant les capacités permettant une pleine maitrise de la THA sur les 3 axes : 1) Détecter et identifier , 2) Intercepter et potentiellement neutraliser les menaces et 3) Opérer “par” la THA afin de tirer parti de ses avantages opérationnels. Le Ministère des Armées de la France vise à étendre ses partenariats avec les alliées (UE, OTAN  et Etats frontaliers), avec les opérateurs du domaine (Direction générale de l’aviation civile, Centre National d’études spatiales, Météo France, et avec des entreprises innovantes de la base industrielle et technologique de défense aérospatiale francaise et européenne.