top of page
2020_04_28_edouard_philippe_an_presentat

Face aux chocs des consciences dans la crise multiforme Covid19 :

la force d’une

« France d’après » ! 

Discours historique du Premier Ministre Edouard Philippe à l'Assemblée Nationale sur le dé-confinement prochain suite à la crise Covid21

28 avril 2020

 

 

by Ingrid Vaileanu et PhD. Florin Paun 

« Jamais dans l’histoire de notre pays, nous n’avons connu cette situation. Ni pendant les guerres, ni pendant l’occupation, ni pendant les précédentes épidémies. Jamais le pays n’avait été confiné comme il l’est aujourd’hui.Et de toute évidence, il ne peut l’être durablement. Car si le confinement a constitué une étape nécessaire, il pourrait, s’il durait trop longtemps, entraîner des effets délétères.Le confinement a été un instrument efficace. Pour lutter contre le virus. Pour contenir la progression de l’épidémie. Pour éviter la saturation de nos capacités hospitalières et, ce faisant, protéger les Français les plus fragiles. » ainsi a commencé son discours historique (d’après certains analystes) le Premier Ministre Edouard Philippe aujourd’hui devant l’Assemblée Nationale. 

Depuis le 14 avril, le nombre de cas de Covid-19 hospitalisés diminue en France: de plus de 32 000 patients hospitalisés, il est descendu à 28 000. Depuis le 8 avril, le nombre de cas de Covid-19 en réanimation diminue. Il dépassait 7100, il est désormais de 4600.La décrue est engagée en France et semble régulière mais lente. Selon une étude de l’École des hautes études de santé publique, le confinement aura permis d’éviter au moins 62 000 décès sur un mois. Et 105000 lits de réanimation auraient manqué en l’absence de confinement. 

 

« Je ne crois pas, Mesdames et Messieurs les députés, que notre pays l’aurait supporté.Mais un instrument ne vaut que si ses effets positifs ne sont pas, dans la durée, dépassés par ses conséquences négatives. » a ajouté le Premier Ministre Philippe. 

 

La problématique des masques 

 

La question des masques a suscité l’incompréhension et la colère de nombreux Français. Pourquoi n’y en avait-il pas pour tout le monde ? Fallait-il en porter ? Où les trouver ?

Comme tous les pays européens, comme les Etats-Unis d’Amérique, la France a dû gérer un risque de pénurie de masques.Plusieurs décisions ont donc été prises par le Gouvernent de la France et rappelé dans le discours du Premier Ministre aujourd’hui. D’abord d’augmenter la production nationale de masques chirurgicaux autant que faire se peut. Ce n’est pas simple, mais les français sont en train d’y parvenir, en doublant d’abord et en atteignant bientôt 5 fois sa production initiale. Ensuite, réserver le stock existant aux soignants hospitaliers.Au début, beaucoup disaient que le port du masque en population générale n’était pas nécessaire, que le risque du mauvais usage était supérieur aux avantages espérés.La France réserve une enveloppe hebdomadaire de 5 millions de masques lavables pour que les préfets organisent, avec les maires et les présidents de conseils départementaux, la distribution de masques à nos concitoyens qui se trouvent dans le plus grand état de précarité, via les CCAS et les acteurs associatifs.

Protéger d’abord. Tester ensuite.

Là encore, le Premier Ministre a précisé que les recommandations scientifiques ont évolué, « et après tout, sans doute est-ce normal face à un virus inconnu » a précisé-il. Il a rappelé que cette crise sanitaire renvoie décidément tout le monde à un devoir d’humilité. La doctrine initiale consistait, dans ce qu’on appelé alors la phase 1, à tester au maximum. La France a beaucoup testé en phase 1. Lorsqu’un cas est apparu aux Contamines-Montjoie, et qu’il a fallu le circonscrire, on a testé massivement tous ceux qui s’étaient approchés, de près ou de loin, des malades identifiés. Mais la doctrine voulait qu’une fois l’épidémie passée en phase 3, on ne teste plus que les malades hospitalisés pour suspicion de Covid-19, les soignants symptomatiques et les premiers cas dans les établissements accueillant des publics fragiles. Le Premier Ministre a bien ajouté que les temps ont changé, la doctrine de l’OMS aussi. Il a rassuré qu’à la sortie du confinement, la France sera en capacité de massifier nos tests et on s’est fixés l’objectif de réaliser au moins 700 000 tests virologiques par semaine au 11 mai. La stratégie inclut aussi de faire passer à 100% la prise en charge de ces tests par l’assurance maladie. En un mot, tout doit être fait pour rendre la réalisation du test facile et rapide

 

StopCovid 

 

« Pourrons-nous ou devrons-nous, afin d’être plus efficace, nous appuyer sur les ressources extraordinaires des outils numériques ? » a soulevé le Premier Ministre devant l’Assemblée Nationale. En effet, un consortium européen a lancé un travail devant permettre la création de l’application StopCovid dont l’utilité ne peut s’envisager que de façon complémentaire avec les enquêtes sanitaires qu’elles soient physiques ou téléphoniques qui sont vitales mais présentent une faiblesse. Elles se heurtent parfois, dans les centres urbains, à l’impossibilité de reconstituer les chaînes de transmission dans les lieux plus denses, notamment les transports en commun. Difficile de prévenir celui qui a partagé votre rame de métro à 7H46 sur la ligne 12. Vous ne le connaissez pas, il ne vous connaît pas, et la RATP ne vous connaît ni l’un ni l’autre. »

C’est l’objet du projet StopCovid, qui permettrait aux personnes qui ont croisé une personne testée positive d’intégrer un parcours sanitaire, sans bien entendu avoir aucune information sur l’identité de la personne croisée. Un grand nombre de responsables politiques, à commencer par le Président de l’Assemblée Nationale, m’ont fait part de leurs interrogations sur ce type d’instrument, sur les questions que son utilisation ne manquerait pas de poser en termes de libertés publiques et de libertés individuelles.

 

Une partie de l’opposition de gauche n’hésite pas d’exprimer déjà ses doutes. « Ce projet StopCovid concerne la mise en place d'un outil qui tracera les citoyens et les exposera à renoncer aux libertés publiques. Ce fichage serait fait à partir de smartphones. 13 Millions de français n'en disposent pas. Parmi les autres, 53 % prononcent contre ce projet qui serait un recul fondamental des libertés.  On pourrait, sur une durée illimitée, surveiller tout citoyen sur son lieu de travail, ses lieux de réunion, de vie sociale ou vie privée. Qui gèrera les informations récoltées, avec quel contrôle et pour quelle utilisation ? La Gauche démocratique et sociale (GDS) demande aux parlementaires de rejeter ce projet qui est un danger pour nos libertés. » a déclaré le porte-parole Gérard Filoche, la Gauche démocratique et sociale dans un communiqué. 

« Ces questions, j’ai déjà eu l’occasion de le dire, me paraissent fondées. Elles doivent être posées. Elles doivent être débattues. Et j’ai même le sentiment qu’elles doivent faire l’objet d’un vote. » a souligné le Premier Ministre. « Pour l’heure, compte tenu des incertitudes sur cette application, je serais bien en peine de vous dire si elle fonctionne, et comment elle fonctionnera précisément. Je ne doute pas que les ingénieurs travailleront d’arrache-pied et réussiront à faire fonctionner ce projet. Mais dès lors que ce n’est pas le cas il me semble, pour tout vous dire Mesdames et Messieurs les députés, que le débat est un peu prématuré. Mais je confirme mon engagement : lorsque l’application en cours de développement fonctionnera et avant sa mise en œuvre, nous organiserons un débat spécifique, suivi d’un vote spécifique. » a ajouté le Premier Ministre Philippe dans son discours à l’Assemblée Nationale. 

 

Les experts, la CNIL et les milieux militants suivent pas-à-pas la « gestation » du StopCovid et considèrent que les gros dangers sont écartés même si certains s’interrogent sur l’efficacité de ces outils et les problèmes de confidentialité des données en aval des tests post-deconfinement.

 

« Comme s’y est engagé le Gouvernement, le projet d’application Stop Covid fait l’objet d’une démarche transparente et ouverte afin de permettre un débat large et éclairé et de créer les conditions de confiance et de compréhension nécessaires pour s’assurer, le cas échéant, une large adhésion des Françaises et Français. Dans ce cadre, le Secrétariat d’État chargé du numérique, qui co-pilote le projet avec le Ministère des solidarités et de la santé, a saisi la CNIL le 20 avril 2020 afin qu’un avis soit rendu en amont des débats parlementaires. La CNIL a été saisie sur trois questions relatives au respect par le projet d’application du cadre français de protection de la vie privée : la nature des données impliquées dans l’application et en particulier leur caractère personnel afin de mettre en place les mesures adaptées, la conformité d’un tel dispositif aux règles de protection des données personnelles et, le cas échéant, les garanties supplémentaires qu’il conviendrait de prévoir.

L’avis qui a fait l’objet d’une délibération le 24 avril 2020 est rendu public conformément à la demande du Gouvernement.

Le Gouvernement retient en particulier les points suivants qui confortent la démarche engagée :

  • La Commission estime que le dispositif projeté est soumis aux règles de protection des données à caractère personnel, tout en reconnaissant que les protections prises apportent un haut degré de garantie pour minimiser le risque de ré-identification.

  • Elle confirme que l’application peut s’inscrire dans le cadre législatif et réglementaire actuel en estimant que la mission d’intérêt publicconstitue la base légale la plus appropriée pour le développement par l’autorité publique de l’application StopCovid.

  • La Commission considère que les opérations d’accès à des informations stockées et l’inscription d’informations dans le terminal sont strictement nécessaires à la fourniture du service et qu’elles sont donc licites » a précisé Cedric O, Ministre Secrétaire d’État en charge du numérique dans un communiqué à la presse. 

L'Académie donne un avis favorable à l'utilisation de Smartphones pour le suivi du déconfinement, en suggérant qu'il y ait une évaluation de son utilisation après un et deux mois, avec des points sur les résultats, et que l'autorisation de cette application soit provisoire avec une date butoir pour éviter toute pérennisation d'un système.

 

Dans l’hypothèse où le lancement public de l’application du projet StopCovid serait confirmé et comme l’y invite la CNIL, le Gouvernement s’engage à réaliser et publier une analyse d’impact sur la protection des données et soumettra de nouveau le projet finalisé, le cas échéant accompagné des projets de dispositions réglementaires envisagées.

 

Une stratégie globale contre une crise multiforme Covid19 

 

Les Régions, qui agissent depuis le début de la crise en acteurs publics responsables et agiles, comprennent la prudence du gouvernement sur la mise en œuvre du déconfinement à partir du 11 mai, avec un cadre national et une différenciation selon les Départements.

 

« Le Premier Ministre a fixé un cap clair. Je souhaitais un calendrier, une méthode, et la différenciation. En complément, Edouard Philippe y a ajouté la notion de progressivité. C’est donc un desserrement du confinement qui commence, et la vie va reprendre son cours par étapes. Nous devons maintenant être tous ensemble engagés contre le COVID-19. Tous les Français sont mobilisés, en responsabilité, et vont se battre pour reprendre leurs libertés. La prochaine étape a été fixée au 2 juin, et elle sera majeure», réagit Renaud Muselier, Président de Régions de France, après le discours d’Edouard Philippe à l’Assemblée nationale.

 

« Nous savons, par l’intuition ou par l’expérience, qu’un confinement prolongé au-delà du strict nécessaire aurait, pour la Nation, des conséquences gravissimes.Vivre avec le virus, agir progressivement, adapter localement : voilà les trois principes de notre stratégie nationale.À partir du 11 mai, sa mise en œuvre va reposer sur le triptyque : Protéger - Tester - Isoler. » a souligné le Premier Ministre dans son discours aujourd’hui. 

 

Les philosophes et experts analysent et anticipent les transformations de nos sociétés accélérées par une crise sans précédent qui rend visible à tous l’importance par exemple des transformations numériques y compris dans des processus collaboratifs comme l’éducation. 

 

 « Pour que l’humanité puisse survivre, elle doit se métamorphoser », nous dit Edgar Morin. C’est plus vrai que jamais. Sauf à se complaire dans le catastrophisme, nous devons choisir la voie de l’utopie, de l’audace et de l’action. Pour cela, il nous faut non seulement poursuivre les combats écologiques, sociaux, politiques dans lesquels nous sommes nombreux à être engagés mais il faut ouvrir une alternative, en agissant sur les deux forces nouvelles qui structurent désormais le paysage : la bascule vers un monde post-occidental et l’accélération de la transformation numérique.

 

Il faut aujourd’hui vouloir la métamorphose et la naissance d’une nouvelle conscience planétaire. » expliquait Philippe Lemoine, Président du Forum des Modernités dans son récent article inspirant, « Le Visage d’Après » (paraphrasé ainsi dans le titre de notre propre article) publié dans la Publication "Esprit" (https://esprit.presse.fr/actualites/philippe-lemoine/visages-du-jour-d-apres-42692).

 

La France d’après semble elle se construire lors de véritable choques de consciences face à la crise Covid19, mais au cœur même de la force de chacun des français qu’on encourage à puiser leur force de résilience et collaboration dans la vertue comme solution valable aussi au 21esiècle.

 

« En juillet 2017, dans des circonstances bien différentes mais à cette même tribune, à l’occasion de ma première déclaration de politique générale, j’avais évoqué cette antique qualité dans laquelle les Romains puisaient leur force : la vertu, qui mêle la rectitude, l’honnêteté et le courage. J’étais loin d’imaginer alors combien cette qualité serait essentielle dans les semaines à venir pour préparer notre avenir, l’avenir de nos enfants, l’avenir de la France. » a conclut le Premier Ministre Edouard Philippe. 

bottom of page