top of page
Beezart.jpg

Beez Art!

Les premiers villages qui donnent un nouveau sens à l'art : une chance renouvellée pour la survie des abbéilles

Interview en exclusivité pour l'édition spéciale 

Visionnaires du 21ème siècle

avec son fondateur

Renaud Favier

by Ingrid Vaileanu and Florin Paun  

 

Interview Francophone : Qu’est ce que l’initiative de promotion simultanée de l’art et de la protection des abeilles

 

Renaud Favier : Einstein, dont on peut difficilement contester les compétences de visionnaire lucide, même si sa spécialité n’était pas l’apiculture, aurait dit : « Si les abeilles venaient à disparaître, l’humanité n’aurait plus que quatre ans devant elle ». Ou pas, puisque les biographes du génie les plus pointus semblent s’accorder sur le fait que cette citation serait indûment attribuée au grand Albert qui n’aurait de sa vie rien eu à cirer des abeilles, ni du risque de famine globale (aussi fatale pour la civilisation qu'une apocalypse nucléaire) que provoquerait la disparition de ces indispensables pollinisateurs. Dont acte, « si non è vero, è ben trovato », et c’est une introduction au « Beez Art », qui revisite la décoration traditionnelle de ruches, pratiquée de longue date notamment en Europe centrale, et la protection de la biodiversité en incitant simultanément à l’accueil des abeilles et à l’amour de l’art.

 

Interview Francophone : Comment pouvez-vous résumer une expérience réussie et quels Message aux jeunes et innovateurs ?

 

Renaud Favier : Installer une (ou deux, ou trois) ruche(s) dans son jardin, ou sur un toit, et s’occuper d’abeilles, la belle affaire … sans rentrer dans le détail, cela coûte moins cher que le vétérinaire pour deux chats, c’est beaucoup moins contraignant qu’un chien à sortir trois fois par jour, et c’est aussi apaisant qu’un aquarium (ou un tableau, CQFD). Pour s’initier, les Parisiens ont la chance de pouvoir s’inscrire aux cours du poétique rucher du jardin du Luxembourg, et les moins parisiens motivés trouveront toujours une association locale d’apiculteurs, des « tutos » dans internet, ou des copains ayant un peu d’expérience à partager avec le sourire. Et cela peut devenir vraiment amusant, voire enthousiasmant, sinon contagieux puisqu’on se fait des amis autour de cette passion partagée et qu’associer en atelier et/ou réseau social internet les enfants de l’école et les anciens du village à la dynamique crée une jolie occasion de dialogue intergénérationnel, quand on a acquis après deux ou trois ans assez de connaissances de base d’apiculture amateur pour ne plus se faire de noeud au cerveau en se demandant quand nourrir la colonie, avec quel outillage récolter son miel, ou comment attirer ou attraper un essaim « sauvage », et que l’on peut commencer à décorer, ou faire peindre ses ruches en toute décontraction et liberté artistique, mais bien sûr avec des peintures bio non toxiques et en évitant les couleurs et sujets incompatibles avec les standards de la communauté des abeilles (peindre un gros frelon asiatique menaçant à l’entrée de la ruche, non ! mais faire comme les anciens pilotes de chasse qui dessinaient sous leur cockpit une silhouette d’avion ou un drapeau ennemi à chaque combat remporté contre un nuisible, ça peut se tenter) ou inadaptés aux goûts des voisins (si l’on déteste les rouges dans votre quartier bourgeois, ou si l’on est très fan de vert dans votre banlieue bohème, jouez l’apaisement, l’harmonie, pas la dissonance). Si l’on a la chance de tomber sur un artiste peintre que le sujet inspire, cela peut commencer par une ruche laissée quelques mois dans l’atelier et au bon gré de l’inspiration du peintre, et de fil en aiguille via plusieurs autres ruches commandées à l’artiste, peinte par les enfants de l’école communale, ou barbouillées soi-même avec plus d’humour que de technique, à la création d’une série de tableaux, d’abord abstraits et confinés, puis figuratifs à l’air libre, dont quelques uns ont été présentés au printemps 2022 en mini avant-première en mode « land art hors les murs » sur les terres des impressionnistes en Normandie, avec le projet tranquille mais déterminé d’une exposition à Paris.

 

Interview Francophone : Que représente la participation au salon Nature et Jardin pour vous et comment soutenir l’initiative ? 

 

Renaud Favier : Un petit pinceau (mais agile) pour la biodiversité, un pas de côté (mais en regardant en l’air, « look up » comme l’on dit depuis qu’on a vu le film) pour la créativité, l’atelier d’animation au salon Nature et Jardin de fin mai dans un charmant village normand ( http://salon-naturetjardins.fr première édition à Bézu Saint-Eloi) a permis de valider l’intuition que de nombreux jeunes et moins jeunes innovateurs ou moins innova(c)teurs sont prêts à contribuer à la protection des abeilles en particulier et de la nature en général, et que le trait d’union créé par le « Beez Art » entre art et apiculture, entre artistes et abeilles, entre utile et supposé futile, est porteur de bonheur pour tous, y compris d’ailleurs pour les abeilles qui volaient l’hiver dernier par curiosité autour des ruches colorées par Michel Bezzina, mais sont maintenant installées en connaisseuses dans leurs maisons d’artiste, elles dont le vol, l’organisation, et le miel sont des chefs d’oeuvres au moins aussi inspirants que les plus éblouissants tableaux d’un Pissaro, ou d’un Picasso, les deux artistes ayant résidé et peint tout près des ruches en Vexin Normand.

 

Lancez-vous, que ce soit en installant juste un petit « hôtel à insectes » peint (ou pas, ou gravé, ou sculpté, l’art brut est une option) dans votre jardin ou sur votre balcon, ou pour transformer votre ruche(r) en oeuvre d’art, allez en discuter avec Michel Bezzina à son atelier au Village Suisse à Paris à deux pas de la Tour Eiffel, ne ratez pas les expositions, faites le « buzz » sur le « Beez Art », contribuez à rendre notre planète plus belle et plus forte à la fois, et surtout, Bee Happy !

 

Illustration proposée : Abeilles installées dans la ruche Beez Art 1, par Renaud Favier 1 Juin 2022

bottom of page