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L'immense impact positif

d'YNSECT

face aux défis du 21e siècle !

 

 

Interview en exclusivité pour l'édition 2023 Visionnaires du 21e siècle du journal européen Interview Francophone avec 

Antoine Hubert

Président et co-fondateur d'YNSECT

by Ingrid Vaileanu 

Interview Francophone : Quelle est l'histoire de votre innovation incontournable pour un meilleur 21e siècle? 

Antoine Hubert : Ÿnsect a été fondé en 2011 par des scientifiques et des militants écologistes pour répondre aux grands enjeux de notre temps : nourrir la planète tout en la préservant. En effet, selon un rapport de la FAO, nous devons trouver des solutions durables pour produire plus de nourriture avec moins de terres, moins de matières premières et moins d’eau. Le constat est simple : d’ici à 2050, nous devrons augmenter de plus de 70% notre production alimentaire pour faire face au besoin de la population de notre planète et ce, avec seulement 5% de terres agricoles supplémentaires. Parallèlement, dans la mesure où l’agriculture traditionnelle est le 2e facteur au changement climatique, nous devons réduire de 70% nos émissions de gaz à effet de serre. La solution que propose Ÿnsect est aussi durable qu’une protéine végétale – émettant peu d’émissions de carbone – en étant aussi nutritif qu’une protéine animale. De plus, les animaux d’élevage sont aujourd’hui nourris essentiellement avec du soja génétiquement modifié, des céréales, des farines de volailles ou de poisson.

Ÿnsect apporte ainsi une solution naturelle, saine et durable grâce à la production d’une protéine alternative issue de la culture du scarabée. Au moment de la création d’Ÿnsect, nous avons fait le choix du scarabée car son taux nutritionnel est élevé (70% de protéines) ce qui en fait un aliment très digeste et haut-de-gamme. La culture de ce dernier nécessite en moyenne dix fois moins de surfaces agricoles qu’1kg de protéines animales traditionnelles mais également moins de ressources. 

A l’issue de la transformation de notre insecte, nous produisons des farines et des huiles pour nourrir les animaux, les plantes et les êtres humains. Des études ont par ailleurs démontré que notre ingrédient permet :

-    Jusqu’à 35% de croissance en plus et 40% de mortalité en moins chez les poissons d’élevage

-    +20% de croissance sur certaines cultures comme la vigne (par rapport à un fertilisant chimique)

-    D’améliorer les propriétés biologiques des sols et d’augmenter l’activité microbienne

-    De constater une nette amélioration de la floraison et une meilleure résistance à la sécheresse estivale sur les plantes ornementales, notamment les roses. 

-    De réduire le cholestérol jusqu’à 60% (étude sur les souris)

-    D’être utilisé en cas de troubles digestifs grâce à sa teneur élevée en protéines et sa faible teneur en cendres. 

-    L’Université de Maastricht a démontré que la protéine d’insecte possède autant de bénéfices nutritionnels que la protéine de lait : les deux protéines agissent de la même manière sur la digestion, l’absorption et la capacité à stimuler la croissance musculaire.

-    Une étude menée par l’Institut de Recherche Sanitaire de Tarragone et le Département de Biochimie de l’Université de Tarragone a démontré qu’en comparaison avec la protéine d’amande, la protéine d’insecte permet une consommation moindre pour un apport en énergie égal, sans somnolence ni fatigue, contrairement à la protéine d’amande. Cette étude conclue sur le fait que la protéine d’insecte est idéale pour les personnes âgées et infirmes qui nécessitent un apport en énergie accru. 

Interview Francophone : Quelle est votre expérience la plus inspirante dans cette entreprise qui continue à faire rêver le monde entier ? 

Antoine Hubert : En mars 2020, nous avons entamé les travaux de notre quatrième site de production à Amiens, dans les Hauts-de-France. Cette ferme est la plus grande au monde avec ses 36m de haut. Elle produira à terme 200 000 tonnes d’ingrédients majoritairement à destination de l’alimentation animale et végétale. En octobre dernier, nos premiers insectes sont arrivés et nous sommes désormais en phase de croissance de notre cheptel. Cette ferme est le reflet de notre ambition : pouvoir fournir au plus grand nombre une solution alternative avec un impact moindre sur l’environnement. 

 

Interview Francophone : Quels sont vos projets pour le futur et avec qui voulez-vous travailler les prochaines années? 

Antoine Hubert : D’ici à 2030, nous espérons voir fleurir une quinzaine de fermes verticales à travers le monde pour poursuivre notre travail : nourrir la planète tout en la préservant. La construction de nombreuses fermes verticales au cœur de zones agricoles permettra de créer de l’emploi localement, de créer des circuits courts et de nourrir les populations locales. A ce titre, nous venons par exemple de signer un protocole d’accord avec Ardent Mills, premier fournisseur de farines de blé en Amérique du Nord, et également un accord de développement conjoint avec Corporativo Kosmos, leader dans la fourniture de services alimentaires et généraux, au Mexique. Ces signatures sont une étape clé pour permettre le développement de nouveaux projets puis de nouveaux sites pour livrer la demande croissante de nos clients. Parallèlement à ce travail, nous espérons convaincre d’autres industriels pour rejoindre l’aventure et ce, sur nos différents marchés : alimentation animale, végétale et humaine. 

Interview Francophone : Quel conseil ou souhait pour les générations du 21e siècle ? 

Antoine Hubert : Aujourd’hui, notre mission est de réinventer la chaîne alimentaire pour assurer aux générations suivantes un futur plus respectueux et plus vert. Alors, à ces futures générations, nous aimerions dire que la révolution de nos systèmes peut simplement commencer par le contenu de leur assiette : en mangeant moins de viande, plus local et plus de saison. C’est dans cet esprit que nous avons créé Ÿnsect en 2011 : pour proposer une nouvelle alternative qui aussi durable qu’une protéine végétale et aussi intéressante nutritionnellement qu’une protéine animale. Grâce à cette dernière, nous contribuons notamment, à notre échelle, à répondre aux grands enjeux de notre temps : nourrir la planète tout en participant de la préservation des écosystèmes. Nous pouvons véritablement renverser la tendance si nous nous efforçons à aller dans ce sens. Alors, pourquoi pas vous ? 

 

Interview Francophone : Qu'est-ce que signifie votre innovation pour la France et l'Europe et que signifie la France et l'Europe pour votre innovation ? 

Antoine Hubert : Depuis notre création en 2011, nous avons bénéficié de l’aide de partenaires financiers pour nous développer. A ce titre, nous avons reçu des aides de la part des différentes régions dans lesquelles nous sommes implantés, ou encore de BpiFrance. De plus, notre nouvelle ferme verticale d’Amiens s’inscrit dans le projet FarmŸng, qui a reçu une subvention de Bio Based Industries (BBI) dans le cadre du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union Européenne. Au-delà de l’aspect financier, nous sommes également très implantés sur le territoire français avec quatre sites répartis entre le jura, les hauts-de-France, Paris et la banlieue parisienne, mais également à l’échelle européenne puisque nous avons aussi un site aux Pays-Bas et livrons nos produits à des clients répartis à travers toute l’Europe. Enfin, grâce à notre innovation, nous avons créé un nouveau secteur, une nouvelle industrie qui contribue pleinement à la souveraineté alimentaire, industrielle et technologique de la France et plus largement, de l’Europe. Pionnier, notre solution est une avancée majeure dans le secteur de l’agroalimentaire mais également une solution de choix pour la France et l’Europe parce qu’elle assure le rayonnement de ces dernières à échelle mondiale mais aussi parce qu’elle propose des réponses concrètes aux grands enjeux de notre temps. 

Photo : @ericgarault

 

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